Tu seras mon fils

Publié le par Les critiques à la Maud

Tu seras mon filsCritique: Je mets au défi qui que ce soit de ne pas avoir envie de boire un bon petit Saint-Emilion après ce film. Plus d'1h40 à se balader au travers des vignobles bordelais, à écouter les dégustations, à admirer la fabrication des bouteilles, se désaltérer ensuite est primordial !

Mais là n'est pas l'objet de ce long-métrage même s'il serait nécessaire de glisser un sous-titre permanent: "L'abus d'alcool est dangereux pour la santé". L'intrigue de l'histoire est beaucoup plus sérieuse que mes quelques lignes précédentes, voire beaucoup plus dramatique puisqu'il s'agit de décortiquer une relation père-fils bien compliquée. Le père, Niels Arestrup (alias Paul de Marseul), déteste son fils, Lorant Deutsch (alias Martin de Marseul) au point de lui supprimer son héritage et de confier toute sa fortune, son domaine, ses vignes et même son nom au fils d'un de ses collaborateurs. La tension est palpable dès les premières minutes du film, les dialogues sont acérés, blessants, odieux et parfois insupportables à écouter du fait de leur violence verbale. La haine de chacun grandit au fur et à mesure que les vendanges avancent pour atteindre un point de non-retour bien trouvé.

Au service de ce scénario, Gilles Legrand à la réalisation. Belle surprise puisqu'il m'avait laissé un goût amer avec "La jeune fille et les loups" et "Malabar princess". Je m'incline ici devant tant de justesse et de cruauté. La direction d'acteurs est sans faille, les plans sont superbes, les situations et les silences glaçants. Un sans faute je dois dire, si ce n'est que j'aurais peut-être enlevé les premières images du film, c'est-à-dire la fin de l'histoire, un montage alterné qui ne trouve pas sa place dans la narration si fluide qui suit.

Quant aux comédiens, un grand salut à Niels Arestrup que je trouve merveilleux et ce n'est pas la première fois que je le dis. N'emmenez pas vos enfants, ils en feraient des cauchemars, son personnage est démoniaque et le mot n'est pas encore assez fort. Lorant Deutsch est touchant, fragile, mais combatif. Quel spectateur pourrait dire le contraire? Patrick Chesnais (alias François Amelot, le collaborateur de Paul de Marseul) va perdre à peu près tout dans cette histoire à part sa dignité à l'image de la carrure de ce comédien trop souvent absent des écrans. Je n'ai pas grand chose à dire sur Nicolas Bridet (alias Philippe Amelot, fils de François) car je ne le connais pas encore beaucoup. Carrière à suivre très certainement en tous cas car il ne paraît pas terne du tout à côté des pointures qui l'accompagnent. Et pour finir, je voudrais vraiment mentionner la présence d'Anne Marivin que j'ai trouvée sublime, belle, loyale et juste en épouse compréhensive. Sors des rôles comiques Anne, le drame te va à ravir!

Une très belle surprise donc sur tous les points. Faites-en de la pub autour de vous avant que ce film ne disparaisse. Cela serait dommage de passer à côté. 


On y va: pour parfaire sa connaissance en vins français... et californiens

On regrette: et bien pas grand-chose au final... en espérant tout de même que les producteurs auront prochainement l'intelligence de faire des projections-dégustations


Résumé: Martin de Marseul fait tout pour reprendre petit à petit l'entreprise viticole familiale, mais son père ne le voit pas du même oeil

Réalisateur: Gilles Legrand

Casting: Niels Arestrup, Lorant Deutsch, Patrick Chesnais, Nicolas Bridet

Publié dans Films

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