The Lady

Publié le par Les critiques à la Maud

The LadyCritique: Luc Besson, le réalisateur, se penche sur un biopic et non des moindres: celui d'Aung San Suu Kyi, fervante militante birmane, prix Nobel de la paix en 1991.

Autant dire que la tâche n'était pas de tout repos. Réussir à allier la délicatesse de cette femme, mais aussi sa détermination, à un sujet particulièrement tabou et dangereux dans un pays qui semble lui en vouloir. Le scénario est donc resté le plus secret possible, les comédiens ont été sommés de ne rien dire au sujet du tournage, les projections ont été quelque peu encadrées... Et si certains avaient même affirmé que le film ne portait que sur l'histoire d'amour d'Aung San Suu Kyi avec Michael Aris, son anglais de mari, tout ça n'était que diversion. Parce qu'il s'agit bien là de toute la vie de la birmane, de son enfance, de l'origine de son combat, de sa manière d'opérer et de penser.

Même si j'avais certaines connaissances, l'histoire est bien ficelée, bien expliquée quand on se doute qu'il y a tant à dire et à raconter. Quelques zones d'ombre planent sur certains passages, on voudrait savoir ce que deviennent tous ces gens, on voudrait s'approprier plus longuement les années d'assignation à résidence... mais en cela je dis merci de ne pas avoir fait non plus un film de 3h30, ou même pire: 2 parties !

Quant à la "patte" de Luc Besson, nul doute, elle est bien là. On aura beau critiquer ce réalisateur (objections que j'approuve de temps en temps), il s'avère que sa sensiblité reste intacte. Il a une façon de travailler avec les femmes et de les mettre en scène qui fait qu'on ne peut qu'être subjugués: Anne Parillaud dans "Nikita", Milla Jovovich dans "Le cinquième élément", Louise Bourgoin dans "Adèle Blanc-Sec". Les quelques premiers instants au début du film avec la petite Aung San Suu Kyi jeune ne peuvent que nous renvoyer aux débuts de Natalie Portman dans Léon.

Michelle Yeoh (Aung San Suu Kyi donc) est bluffante de ressemblance, posée, calme, sereine... un peu trop parfois ce qui va me faire dire que je l'ai sentie par moment trop effacée dans son jeu... même si oui, je sais, elle s'est imprégnée du rôle pendant de longs mois et a appris le birman. David Thewlis qui joue son mari est superbe. Leurs enfants aussi d'ailleurs: Jonathan Raggett (Kim Aris) et Jonathan Woodhouse (Alexander Aris). Ah tiens, petit bémol: personne ne vieillit alors que l'histoire se déroule sur plusieurs années. Etonnant pour une production aussi énorme quand même. Car oui, on s'en doute, il y a des moyens techniques hallucinants, la "machine" à Besson, mais pas utilisés à tort et à travers puisqu'ils nous permettent d'appréhender notamment l'ampleur et la puissance de cette femme. Je pense, entre autres, aux moments de foule.

Pour finir, et pour les fans: c'est toujours Eric Serra aux commandes de la bande-son, extrêmement variée puisqu'on passe du Canon de Pachelbel à U2.


On y va: vous l'aurez deviné: pour une page d'histoire !

On regrette: avoir appris le birman, c'est bien, mais Michelle Yeoh aurait pu apprendre le piano aussi !


Résumé: Aung San Suu Kyi, sa vie, son oeuvre

Réalisateur: Luc Besson

Casting: Michelle Yeoh, David Thewlis

Publié dans Films

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