Le discours d'un roi

Publié le par Les critiques à la Maud

Le discours d'un roiCritique: Les critiques sont assez unanimes sur ce film: film extraordinaire, interprétation magistrale. Je suis d'accord, entièrement d'accord.

Il y a d'abord le côté historique de cette histoire peu connue du père de l'actuelle Reine d'Angleterre, Elisabeth II. Il y a les reconstitutions, les conflits personnels de la famille royale, mais aussi les origines de l'engagement de l'Angleterre dans la seconde guerre mondiale.

Ensuite, et il est rare que j'en parle dès les premières lignes, ce film est à voir pour ses acteurs. Colin Firth, qui a déjà obtenu le Golden Globe du meilleur acteur pour ce rôle, est annoncé grand favori aux Oscars, et c'est tout à fait normal. Son interprétation est tout simplement fantastique. Je n'ai jamais côtoyé de bègues et ne peux donc être très objective sur la question, mais, à mon niveau, on s'y croirait. Les silences sont insoutenables et interminables. Toute la difficulté d'expression de George VI est accentuée par le poste qu'il occupe, d'autant que cela coïncide avec les débuts de la radio au Royaume-Uni. Helena Bonham Carter (Reine Elizabeth), normalement fidèle à Tim Burton, nous offre ici un jeu sublime, attachante en épouse dévouée. Quant à Geoffrey Rush (Lionel Logue - l'orthophoniste), très sincèrement, je crois qu'il ne m'avait pas autant émue depuis "Shine". On pourrait aussi citer Guy Pearce (Edward VIII) lorsqu'il se moque du bégaiement de son frère, ou Jennifer Ehle (Myrtle Logue) quand elle se retrouve face au roi d'Angleterre et à sa femme chez elle.

Le discours final est d'une mise en scène poignante. L'importance dans l'Histoire de ce que prononce à ce moment-là George VI est mise en valeur par une traversée de couloirs interminables, par un stress joué par Colin Firth, par un soutien sans faille et une peur mal cachée de sa femme et de Lionel Logue... Ce discours final m'a un peu fait penser à la scène finale du film de Radu Mihaileanu, "Le concert", et l'interprétation du concerto pour violon de Tchaïkovski. Ici, porté par le concerto pour clarinette de Mozart, George VI s'adresse à son peuple dans un discours de 9 minutes (autant dire insurmontable pour lui!). Aussi étrange que cela puisse paraître, je n'ai absolument rien retenu de ce qu'il a dit (dommage?), mais j'ai été portée par tout le reste, le coaching de Logue, les citoyens qui écoutent, sa femme qui pleure... un triomphe pour tous. A cela vous ajouter des décors magnifiques et des dialogues aussi perspicaces qu'efficaces, des petites notes d'humour, même si nous sommes à la cour d'Angleterre. Un film qui m'a profondément plu. A voir absolument!

 

On y va: parce que ce film risque de faire date

On regrette: peut-être quelques minutes en trop et encore!

 

Résumé: (titre original: The King's Speech) Suite à un scandale, Edward VIII doit renoncer au trône d'Angleterre. George VI, bègue, doit alors prendre le pouvoir

Réalisateur: Tom Hooper

Casting: Colin Firth, Geoffrey Rush, Helena Bonham Carter

Publié dans Films

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D
<br /> Que dire de plus ? C'est un film inoubliable. Et puis c'est agréable de trouver ici, une fois de plus, ces merveilleuses critiques, objectives, bien écrites et très professionnelles.<br /> <br /> <br />
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