Intouchables

Publié le par Les critiques à la Maud

IntouchablesCritique: Quand je suis allée voir ce film, il en était déjà à 2 millions d'entrées. Le jour où j'écris cette critique, il frôle les 6 millions... autant dire qu'il s'agit là d'un succès et c'est loin d'être fini !

Pourquoi ce film marche si bien si on ne pense pas d'emblée à la promotion qui a été faite dessus ? Déjà parce qu'il est particulièrement bien écrit. On a certainement pu voir les autres films de ces 2 réalisateurs, citons "Tellement proches" ou "Nos jours heureux". Les dialogues, la repartie, la véracité des faits m'avaient à cette époque déjà bluffée pour leur justesse. Que ce soit dans l'un ou l'autre, n'importe qui pouvait s'identifier. Ici, c'est un peu différent puisqu'on part d'une histoire vraie... et particulière que nous n'avons pas forcément vécue, mais l'humour et le traitement en font une histoire singulière, belle, touchante et surtout drôle. Et c'est ce point là que je voudrais souligner tellement je me suis surprise à rire de faits pas du tout amusants, de situations plutôt dramatiques, de sujets jusque là tabous. Ici se trouve la force d'Eric Toledano et d'Olivier Nakache: arriver à faire "décompresser" les gens face à une situation plus que triste. Certains rires dans la salle peuvent sembler étouffés au début, puis les gens se relaxent pour au final ne prendre que le meilleur et exaucer le souhait de Philippe Pozzo, tétraplégique ayant inspiré ce long-métrage, qui voulait que son histoire ne soit que du "bonheur".

Dissocier ce qui est réellement arrivé de ce qui ne l'est pas n'est pas mon but ici. Analyser la mise en scène et l'ingéniosité des réalisateurs beaucoup plus. Je ne sais pas par quel miracle toutes les scènes filmées sont minutieusement réussies. J'ai appréhendé certains passages pour les clichés énormes que je voyais arriver... pour au final être plus que surprise. La toile blanche d'un peintre contemporain n'est pas sans nous rappeler une scène de "Les 3 frères" des Inconnus ou encore la pièce "Art" de Yasmina Reza. L'arrivée de Omar Sy, jeune de banlieue ne connaissant rien à la musique classique, à l'Opéra ne peut que nous rappeler celle de Julia Roberts aux côtés de Richard Gere dans "Pretty Woman"... bref, cela aurait pu être lourd et pathétique, Eric Toledano et Olivier Nakache en ont fait une nouveauté et des moments, je pense, mémorables.

A cela, ajoutons la performance de François Cluzet toujours aussi bon... et personne ne pourra dire le contraire car il n'a eu ici que la surface de son visage pour nous exprimer sa douleur, ses questionnements, ses colères, ses joies et sa tristesse. Quant à Omar Sy, même si certains diront qu'il n'est peut-être pas au final aussi éloigné dans la vraie vie de son rôle, il fallait pouvoir le tenir et l'honorer. Citons aussi des seconds rôles savoureux tels que Anne Le Ny (Yvonne), Audrey Fleurot (Magalie) ou encore Clothilde Mollet (Marcelle).

Je ne veux pas terminer sur une note triste, mais au-delà des éclats de rire, il plane en arrière-plan un sujet lourd, porté par les quelques notes de piano récurrentes de Ludovico Einaudi... comme si l'humour d'Eric et Olivier faisait office de morphine à la douleur de Philippe Pozzo. Souhaitons que ce film serve !

 

On y va: parce que comme pour "Bienvenue chez les Ch'tis", on ne voudrait pas être le seul français à ne pas avoir vu le film

On regrette: que la séance soit déjà finie. Tiens, j'y retournerai peut-être !

 

Résumé: Philippe, tétraplégique richissime, embauche Driss, jeune de banlieue fauché, comme aide à domicile

Réalisateurs: Eric Toledano, Olivier Nakache

Casting: François Cluzet, Omar Sy

Publié dans Films

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