Shame

Publié le par Les critiques à la Maud

ShameCritique: A la fois poignant, sensuel, agressif, violent et esthétique, ce film survole l'addiction sexuelle sans aucun tabou et sans aucune vulgarité.

Ne vous trompez pas de Steve McQueen, lui est réalisateur et scénariste britannique, à l'origine déjà du sublime "Hunger", il signe ici une oeuvre qui a valu à Michael Fassbender le Golden Globes du meilleur acteur. D'une sensibilité à toute épreuve, il transforme des histoires dramatiques en univers parallèles, survoltés, incompréhensibles, en images belles, lentes et portées par un petit "je-ne-sais-quoi" qui fait déjà sa signature et sa marque de fabrique. Néanmoins, âmes sensibles s'abstenir puisque les scènes filmées sont osées et sans interdit. D'ailleurs, Steve McQueen s'est fait une place dans le monde de l'art contemporain grâce à des vidéos expérimentales volontairement dérangeantes.

Qu'à cela ne tienne, il faut néanmoins voir ce petit bijou pour plusieurs raisons:

- la première, pour comprendre et appréhender cette "maladie" dont on ne parle pas suffisamment. Extrêmement bien expliquée ici, entre une envie constante, de la violence, de la grossièreté, mais aussi de l'impuissance et un profond malaise.

- la deuxième, pour l'approche artistique qu'y a donnée le réalisateur: des plans assez longs portés par une musique plutôt calme, des lumières qui ne sont pas agressives et des dialogues économisés au mieux.

- la troisième, pour les performances d'acteurs de Michael Fassbender (bientôt à l'affiche du dernier Cronenberg), mais aussi de Carrey Mulligan (vue récemment dans "Une éducation" ou encore "Wall Street II"), tous les deux atteints de pathologies "incurrables", dérangeantes et hériditaires (la façon dont on l'apprend d'ailleurs est superbe!). Leurs jeux respectifs sont des plus justes et des plus beaux, le spectateur est impuissant, à l'image de la société dans laquelle nous évoluons.

Je ne peux pas vous dire dans quel état d'esprit vous ressortirez de la salle, mais je pense pouvoir vous dire que vous aurez vu un film qui marquera la carrière d'un acteur et d'un réalisateur, un film référence.


On y va: pour l'interprétation de "New York, New York"

On regrette: une fin un peu chaotique... le générique s'imposait de lui-même à un noir mis en plus par le réalisateur, dommage...


Résumé: Brandon est dépendant sexuel... Sissy est malade de solitude...

Réalisateur: Steve McQueen

Casting: Michael Fassbender, Carey Mulligan

Publié dans Films

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